Léonore Fandol
name="imingo.com" border="0" alt="un compteur pour votre site">
Léonore Fandol
Née à Fleurance (Gers) en 1959
Vit à Tiébefond – 19190 Beynat
Contact : 06. 10. 14. 10. 07 l.fandol@orange.fr
Nouvelliste, romancière, poète, plasticienne, animatrice d’ateliers d’écriture et thérapeuthe d’inspiration analytique…
Mais aussi…
- Auteur du collectif d’écrivains de l’association ”mots migrateurs”.
- Auteur du collectif d’artistes Double Je ; une trentaine de textes, nouvelles et poésies, ont servi de support à la création de livres d’artiste, livres objet, œuvres plastiques depuis1995.
- Présidente du jury du concours de la nouvelle de Tulle, 1999 ; membre du jury en 2002 et 2004.
Léonore a encore participé à :
- Différentes expositions dont “Zola, Instantanés d’une conscience humaine”, médiathèque de Tulle.
- Lectures publiques de poésies et extraits de roman (de Léonore Fandol) : galerie de Limoges, Quimper, Bazacle de Toulouse, Forcalquier, église de Gérone, Cordes, bibliothèque de Valence d’Agen, théâtre deTulle, bibliothèque de Brive, Vouvant, Dives sur mer.
Dernières publications :
• "La lettre océane", nouvelle, 1996.
- Premier prix de la Nouvelle de Brive, 1995.
- Prix d’honneur de la Nouvelle de Château-Gonthier, 1995.
- Grand prix de la Nouvelle d’Avignon, 1995.
• "Suis-moi", nouvelle, in "XYZ", Canada, 1998.
- Premier prix dans le cadre de la "Fureur de Lire", Toulouse 1992.
• "Avril", nouvelle, in "Tableaux", Canada, 1998.
• "Monologue", in "Tableaux", Canada, 1999.
• "Pays d’immigrants", Éditions du Farfadet, 2005.
• "D’accord ?", traduit en allemand ("Einverstanden ?") in "Freitext", Allemagne, 2006.
• Parution de poésies dans "L’anthologie de poésies courtes" de Bernhard Taureck,
Allemagne, 2007
J’ai rencontré Léonore au festival du livre d’artistes à Dives-sur-mer en septembre dernier. Un festival superbe dû à l’initiative du généreux Serge Chamchinov, un festival plein aussi de belles rencontres. Parmi les nombreux ouvrages précieux qui étaient exposés là je me suis arrêté au travail de Léonore. J’apprécie, je dirais même que j’admire cette poésie âpre et exigeante qui ose avouer et assumer la douleur, nos tréfonds les plus obscurs. Il y a là quelque chose d’assez proche de Duras mais l’écriture reste cependant très singulière et ne doit rien à personne si ce n’est à son propre souffle. Les mots en lutte nous provoquent et nous convoquent. C’est ici, en nous.
Poèmes
D’accord ?
On peut se moquer de la saloperie qui s’acharne ;
à l’occasion se promener des origines à un passé récent
et continuer dans l’impuissance, la lassitude collectives.
On peut toucher le mur, y apposer son cri
de déception tardive, ou de respect enthousiaste,
si tu préfères, je ne vais pas pinailler ni t’éclabousser
du déluge assourdissant de mes pensées.
On peut déchirer toute idée de colère et rester là, assis,
empêché et morose, sans plus rien d’extraordinaire
ni de drôle en soi,
être un crétin fini, out.
On peut réfléchir au besoin de gagner,
de manigances en luttes,
de procédures en compromissions,
s’en griffer le visage.
On peut contenir son agonie intime, se tenir
à l’écart des rêves et préférer s’envoler
sans la moindre peur, dans l’obscurité,
au bon endroit.
On peut entendre plusieurs choses, le bruit d’un torrent,
le sang dans le corps, le flot de la boue
qui irrigue et étouffe le monde de sa vulgarité,
et se tromper d’urgence.
On peut prouver l’étrangeté d’une existence contraire
engagée dans l’hors normes, la résistance,
en découvrant son langage, sa couleur et son poids,
tenter de les comprendre.
Mais on ne peut pas s’endormir si au même instant
on éprouve la juste sensation
qu’un outrage glacé, une sentence armée
condamnent nos libertés.
© Léonore Fandol
***
Faut-il
faut-il avoir froid sous la peau
du chagrin à voix basse
pour se réfugier dans la douleur
ou encore risquer les conflits noirs
d’une maigre colère
faut-il avoir du génie
pour comprendre les offenses
les intrigues et les malentendus
tous ces trucs aux parfums de ferraille
ou encore plaider l’exaltation
l’assurance d’une vengeance
faut-il avoir le goût de l’ absurde
pour accepter toutes les scènes
d’un terrorisme tranquille
la culbute dans l’humiliation
être sûr de faire partie d’un tout
être dupe jusqu’à rêver la poussière du temps
la misère en tenaille sur les efforts discrets,
les gestes invisibles
faut-il avoir assez peur
pour mettre la tête dans un matelas
fuir la violence d’un lieu d’enfermement
ou encore s’emballer jusqu’à l’écorchure
couler du ciment sur les plaies
enfin
© Léonore Fandol
***
Ultimes
Dans quel contexte l’envie de s’expatrier,
entre autre.
C’est demain, quitter les siens,
tourner.
Je pars,
Buenos Aires je pense.
I am out.
Partir loin, direct.
Une idée, une possibilité,
l’envie, l’expérience naturelles.
Un mélange au cœur
D’un bout à l’autre des vagues.
*
Le rêve des autres
Les formes du bruit
La peur dans les yeux
Quand le miroir blessé se drape d’un jour qui nous fait croire.
Rien ni personne
Le vide derrière la porte
Traverser les ténèbres
En arrière
Sur les traces qui tremblent
Comme mes doigts
*
Qui me suit, le soir au fond d’un verre ?
où est il le hasard ?
qui me veut ?
ça veut dire c’est fini, je n’ai rien.
tu sais, la malchance ça dépend où tu la trouves.
*
Finir par grandir
Un matin se faire mal
Du sel sur la plaie
Se taire et voir
ce qui reste d’inaccessible
apprendre quand même l’oubli
le mettre à son cou ;
finir libéré
en poussière.
*
Le monde de tôle
Plie comme vent
Comme paille
Comme chien sous les coups.
*
La nuit, je voudrais des démons qui me tentent et m’aiment fort
Des caprices qui me réveillent, même pour ne rien me dire
Mais ça crie, me bat jusqu’au vide, la détente.
*
Où sont les corps
Fiers, têtes hautes ?
En cendres,
Te le dire,
Perdus sous la toile de nos paupières.
On se rappelle les nuits de pierres, de fer,
le bruit des secousses
Le flou d’hier
Les souvenirs du lit ;
Où sont les pensées
Musiques et magiciennes ?
Brisées,
Le savoir,
Sous nos pas
*
Dernière partie ?
Bientôt, vite finie.
Je joue l’ultime carte.
Mais elle n’était pas dans mon jeu.
C’est la triche
Elle vient d’en dessous,
Planquée dans la manche depuis.
Je la joue,
Je vais perdre.
Tricher ne sert à rien.
Je joue.
Perdre n’est rien.
*
tu me cherches ?
non
Tu en veux ?
Des brunes
Il est où ?
Ça fait longtemps
Et toi ?
Je crois
J’aimerais ?
Non
Combien ?
La soirée
Te voir ?
Là
Tu t’appelles ?
Labalance
Ça va ?
J’ai rien fait
Restez !
© Léonore Fandol