Muriel Verstichel
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Muriel Verstichel
Muriel Verstichel est née à Lille, poète et animatrice pastorale, elle partage son temps entre le Nord/Pas-de-Calais, Paris et Sainte-Marguerite Lafigère, son fief en Ardèches.
Elle anime des ateliers d’écriture poétique et des lectures-spectacles. Elle travaille au sein de nombreuses associations de lutte contre l’illettrisme notamment Le cahier à l’envers qui a pour but d’initier à la poésie, de la diffuser et de la partager avec le plus grand nombre.
Elle participe au Comité de rédaction de la revue Hauteurs éditée par La Maison des auteurs du Hainaut dont elle est vice-présidente depuis 2006, au Comité culturel de la Maison de la poésie du Nord / Pas-de- Calais.
A ce jour elle a publié plus d’une quinzaine de recueils.
En préparation, un livre d’artiste avec Sarah Wiame, « Du Simple Monde », poèmes écrits en résidence au Monastère de Saorge.
Elle travaille actuellement sur un recueil en hommage au peintre italien Giotto et prépare un essai consacré aux poètes chrétiens des premiers siècles.
C'est avec plaisir que le mécréant que je suis découvre la poésie de Muriel, ses accents mystiques et cette belle sincérité, cette générosité que l'on devine derrière chaque mot. A lire et à relire.
Alcôve
Extrait inédit de « Sub Rosa »
De là
je ne peux voir que le feuillage roux
où valse la lumière
Elle se retourne
se joue de mes yeux bandés
la brume attend derrière
que je me lève
****
J’aperçois clairement les chiffres
leurs traits nus débraillent
la terre où je sommeille
Ma tête roule dans leur sens
entraîne avec elle
la couleur des anciens talus
où l’herbe fouillée
laissait apparaître des éclats de verre
des poussières de livres
de vieilles choses jetées là
dans l’acharnement des semences
****
La lumière secoue les branches
pendant que je vous écris
cette lettre qui reste ouverte
malgré les portes et les fenêtres décalées
J’ai la joue froide
collée à la pénombre des murs
ici par défaut
dans la perte d’une végétation
qui se passe des miroirs
Le jardin mélange lettres et nervures
dans l’obsession de mes gestes
à cueillir les tiges transparentes et fluides
****
Je me nourris de patience
entre deux battements de cils
les lèvres entrouvertes
où s’attardera Votre langue
pour ramener le mot vers sa source
****
Je rejoins Votre flanc amoureux
beau de sève et de sel
en rêvant de brise de voiles gonflées
de cabanes dans les arbres
d’échelles de bois tendues
sur les rapides des vies lointaines