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Anthologie subjective de G. Allix
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Max Pons



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Max Pons

 

Max Pons

Né le 24 février 1927, aux confins du Quercy et du Périgord, dans le haut Agenais. Enfance banlieusarde à Vitry-sur-Seine. Adolescence à Fumel (Lot-et-Garonne). Études de lettres puis études à l’université de Barcelone où il résidera une dizaine d'années. Se spécialise en castellologie. Conservateur du château de Bonaguil de 1954 à 1992. Y organise des Rencontres poétiques de 1966 à 1975 auxquelles participeront notamment : Pierre Albert-Birot, Jean Follain, Guillevic, Henri Amouroux, Jean Rousselot, Marie-Jeanne Dury, Michel Roquebert, Henri-Paul Eydoux, etc.

Fondateur en 1963, de la revue La Barbacane et en 1965 des éditions du même nom. A traduit Formes et Paroles de Salvador Espriu.

Conférencier, animateur, parcourt la France en qualité, dit-il, de VRPen poésie. Collabore à de nombreuses revues et participe à plusieurs émissions de radio : "Radioscopie" de Jacques Chancel, France Culture etc. Quelques entretiens sur Antenne 2 et TV Nice.

 

Extrait de la bibliographie :

Vers le Silence, itinéraire poétique, Préface de Michel Host, éditions de la Barbacane 2011

Une Bastide en Quercy : Moncabrier, La Barbacane, 2009.

Les Armures du silence, La Porte, 2002

Poésie de Bretagne, aujourd'hui, anthologie, La Barbacane, 2002

Formes et paroles, poèmes de Salvador Espriu, trad. Du catalan, La Barbacane, 1978

Voyage en chair, Regards sur Bonaguil, La Barbacane, 1975

Ecriture des pierres, étude sur des graffitis XVIe et XVIIesiècles, La Barbacane, 1971 (épuisé)

Calcaire, Rougerie, 1970 et 1981

Bonaguil, château de rêves, Privât, 1959

Evocation du vieux Fumel, Privât, 1959 (épuisé)

A propos de Douarnenez, La Barbacane, 1999

Le Château des mots, La Barbacane, 1988

Vie et légende d'un grand château fort, La Barbacane, 1987

Nouveaux regards sur Bonaguil, La Barbacane, 1979

 

«Une sévère économie de langage qui établit au plus juste le profil d'une pensée poétique. C'est ce qui apparente Max Pons à René Char et Guillevic, une conclusion philosophique et métaphysique est toujours le fruit de ses approches instinctives.»

Jean ROUSSELOT (Les Nouvelles Littéraires).

«Le temps, l'éternité, l'inquiétude et les rêves des hommes se lisent aussi dans la pierre. Apaisante leçon (peut-être) que la patience d'un Max Pons, au château de Bonaguil, nous aide à découvrir.»

Serge BRINDEAU (Anthologie de la poésie contemporaine de langue française depuis 1945)

 

Contact : Le Bourg - Montcabrier - 46700 Puy-l'Évêque

 

 Max vient de recevoir le grand prix de la Société des Gens de lettres. Une récompense bien méritée pour celui qui, notamment à travers " La Barbacane ", a tant œuvré pour la poésie des autres au point, trop souvent, d’oublier la sienne. Son œuvre est ainsi de ce fait moins visible que le célèbre château de Bonaguil dont il a été si longtemps le conservateur, mais elle mérite largement le détour !

 

« C'était d'une beauté

tout naissait encore. »

Vers le silence… voilà un recueil qui vous prend à la gorge et vous rend silencieux justement.  Que dire en effet après ça, après ces vers qui explorent jusqu’au plus intime, fouillent le corps et la présence même quand cette dernière s’interroge sur le temps qui reste ? Non, ce livre est trop essentiel pour que l’on puisse en dire quelque chose qui vaille vraiment l’encre versée. C’est le livre d’un grand poète qui se pensant au soir de sa vie dresse ce qu’il croit être un ultime inventaire. Une extrême lucidité.

C’est au niveau du grand Seghers (qu’il cite) dans Dis-moi ma vie.

Ce recueil n’est pas un recueil mais une indispensable présence.

L’auteur cite Jean Cocteau à la fin de l’ouvrage : « On ne se consacre pas à la poésie, on s’y sacrifie ». C’est là ce qu’il a fait depuis cette Barbacane où il défendait le château poésie sans jamais compter le temps donné aux autres poètes. Etre publié, adoubé, sur le Velin d’'Arches de « La Barbacane », c’est aux couleurs du rêve et c’est accéder en quelque sorte à une vraie noblesse. Il y a là une telle attention, une telle prévenance, une telle grâce. Je me souviens de cette première fois où Max m’a fait l’honneur de ce que j’appellerai sa demeure. C’était en 1983 pour les vingt ans de la revue.  Je me retrouvais, encore petit page, à table avec du bien beau monde : Pierre Albert-Birot, Guillevic, Jean Rousselot, Norge, Jean Cocteau, Bernard Noël, Max Jacob, Max Pons lui-même, L’ami Hughes Labrusse et surtout Jean Follain en mémoire de qui nous nous étions rencontrés une première fois Max et moi à... Canisy peu de temps auparavant.

Je revins à la Barbacane du reste quelques années plus tard, « autour de Follain ».

Alors maintenant je suis heureux que, après avoir tant donné aux pierres et aux hommes, Max, poète frère aussi dans la famille essentielle de René Rougerie, pense enfin un peu à son œuvre qui vaut largement la visite et qu’il vienne ajouter cette roche majestueuse à un bien bel édifice…

« Le temps sculptant le temps nous transforme en gisant. »

 

 

 

Choix de poèmes extraits de Vers le silence

 

 

Un feuilleté de pierres

Que l'œil mange

C'est une voûte

Et cette voûte

Est un œuf

Pour le rêve en gésine

 

La fenêtre s'ouvre

Sur une autre fenêtre

Le dehors et le dedans

Se rêvent

La réalité doute

Et s'instaure le possible

 

La souche garde tête haute

Mais le feu est ailleurs

 

***

Quelle porte nous ouvre ici

Le vrai passage

L'inquiétude ombreuse

Monte la garde

 

 

Ce cintre

Au comble de l'extase

Devient espace

La beauté s'ouvre

 

Coquille de chair

Montée d'étoffe

La vis de l'escalier

Vrille en nous

Tout un passé de femmes

 

***

Voyage en chair

1

 

Savoir que la chair est cette pâte à pétrir

Que le sang à fleur de peau rosit la tendresse du

monde

Circuler dans l'intérieur

Jusqu'à l'intimité cellulaire

 

La chair n'est plus triste

 

 

Planètes que le désir satellise

Au tréfonds de la vie

Le mystère du sexe

Fait éclater le temps

 

Voyager en chair

Dans les bruits intérieurs

Dans l'aisance des muscles

Dans le confort des gestes

 

***

2

Arriver au pays

Où l'étreinte est déjà

Unité retrouvée

Réponse à la poussière des corps

 

 

La grande pondeuse libère ses sphères et ses globes

Le vieux volcan du désir fait le gros dos

 

Par la lenteur de la courbe

Ignorant le plus court chemin

Bannir la vulgarité pratique

 

Pas de ligne droite

L'amour a tout son temps

 

 

Cette chair en solitude

Écoute l'aigu désir des muscles

 

Cavernicoles baisers

Dans les caches du sang

La vie s'écoute

 

***

3

Respiration bleutée

Dans les poumons du rêve

L'astre rougeoyant est centre de gravité

 

 

Toujours plus seul à seul

Au plus profond du découvrir

 

 

 

Quelle migration laiteuse

Quelle molle volupté

Naviguent en franchise

Dans la soyeuse grotte

 

 

Ici point de rassurants chemins

Mais le vertige tout puissant

De l'insaisissable

 

***

 

4

La représentation d'une paroi fauve

 Chatoie dans les ombres rupestres

Cette caverne charnelle détient

Un ciel de vérité

 

II faut se fondre en lui

Jusqu'au nuage essentiel

 

 

Et puis voici le bois veiné

Unique vie dans ce désastre de matière

Des parcelles minérales incrustées

Des chutes d'étoffe festonnée

Des éclats de métaux errants

Distribuent L’ossuaire de silence

Et racontent le souvenir périssable

 

***

 

5

Les antennes d'un insecte pétrifié

Ce gros os blanchi

Apportent le salut baroque

De la dérision

 

 

Inventer la survie

Débusquer le mouvant

Jusqu'à l'immobilité lucide

Au seuil du sanctuaire

 

***

 

Toute de lente reptation

Bavant à s'en étourdir,

Béate,

La limace s'endort.

 

Elle rêve que le bonheur

Est une feuille verte.

 

- Il faut bien passer le temps,

Dit l'un.

- Non, lui répond l'autre :

II faut l'agrandir.

 

Les limaces limaçantes de nos veines

Stigmatisent mieux que tout état civil

Notre vraie date de naissance.

 

***

 

Solitude d'un cœur

Dans les sifflets des gares.

La vapeur sentait bon,

Vous entrait dans la gorge.

L'odeur du pain grillé

S'élevait des buffets.

Alors, les trains vivaient,

Composant sur les rails

Leurs douleurs de machines.

C'était d'une beauté

toutnaissait encore.

La soif d'éternité"

Faisait imaginer

Telle immortalité

En échange d'un cœur.

 

Poèmes extraits de Vers le silence, La Barbacane 2011

 

 

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